LES RENCONTRES ASPA 2023
La troisième édition des RENCONTRES ASPA sur le thème de l'ART ET LA TRANSCENDANCE
s'est déroulée du 13 au 17 septembre 2023
à La Chapelle de l'Oratoire (rue Joseph Vernet, Avignon).
Les artistes participants étaient :
Dahai JI
Franck LAMI
Joë LEMERCIER
Elizabeth MASSON-BOROT
Raphaël MOGNETTI
Michel POZZETTO
Marc SIMELIERE
et des élèves sortant de CPES-CAAP
du lycée professionnel Vincent de Paul (Avignon)
LES ARTISTES PARTICIPANT
AUX RENCONTRES ASPA 2023
Marc SIMELIERE
Dans « Conséquences » et « Couple Confiné », l'artiste plonge au cœur des émotions humaines face à l'isolement engendré par la pandémie de COVID-19.
« Conséquences » illustre l'aliénation d'un individu confiné, perdu dans son désœuvrement face à un monde extérieur lumineux et préservé. Cette œuvre interroge sur notre capacité à transcender l'enfermement pour embrasser la spiritualité, à trouver une lumière intérieure malgré l'obscurité environnante.
Conséquences
Série de peintures sur le confinement.
Technique : peintures naturelles sur drap.
Dimensions : 197 x 143 cm
« Couple Confiné » explore quant à lui la dualité entre la proximité physique et l'isolement mental d'un couple en confinement. Ce tableau soulève la question de l'interdépendance et la quête de l'autre, véritables miroirs de notre propre spiritualité. Ces peintures, tout en représentant les désarrois humains, invitent à une quête spirituelle et introspective face à l'adversité.
Couple confiné
Série de peintures sur le confinement.
Technique : peintures naturelles sur drap.
Dimensions : 182 x 143 cm
DAHAI JI
Né à Pékin, l’artiste poète et calligraphe chinois Ji Dahai vit aujourd’hui en Provence. Inspiré par la nature et la spiritualité, cet artiste recherche une contemporanéité dans l’art traditionnel chinois. Il utilise l’encre sur soie, le papier doré, la porcelaine et d’autre savoir-faire ancestral pour exprimer la lumière. Ladélicatesse de son pinceau frôle ou s’affirme en un geste unique et d’une particulièresûreté pour dire sa pensée. Sous forme de « haïkus picturaux» mêlés de calligraphie,ses œuvres nous laissent un instant méditer sur les détails de la nature et nous aide à« rouvrir » les yeux sur le monde qui nous entoure.
Auteur de plusieurs livres parus en France dont « Un artiste chinois sur les chemins de Compostelle » et « Le voyage d’un peintre chinois en Provence » aux Editions Ouest-France, JI Dahai collabore également à divers projets autour de lapoésie et de la littérature. En 2014, il a publié sa traduction et ses illustrations du recueille « Loin de nos bases » aux Editions Littérature du Peuple (en Chine), du poète français André Velter. En même année, aux Editions Flower City à Guangzhou, une autre collaboration en bilingue entre les deux hommes a vu le jour : « L’âme du vin ». Ce projet était labélisé par le ministère de la culture de la France et son interlocuteur chinois, pour célébrer les cinquante ans de relation diplomatique entre nos deux pays. Les œuvres de JI Dahai ont été exposées dans de différents musées en France.
JI Dahai est installé aujourd’hui dans la ville d’Arles à Maison l’Etoile où il partage sa passion en donnant des cours de la calligraphie chinoise et continue à nous émerveiller avec sa plume et son pinceau.
Raphael mognetti
Le sculpteur Raphaël Mognetti aime animer le métal, son matériau de prédilection, en jouant avec ses contraintes techniques. Ses œuvres, essentiellement figuratives et graphiques, sont tantôt aériennes et oniriques, tantôt terriennes et organiques.
Est-ce son goût pour le métal ou celui pour les mots qui l’ont conduit tout jeune à installer son premier atelier dans l’ancienne imprimerie Aubanel derrière le Palais des Papes ? C’est dans ce cadre que ses premières sculptures voient le jour, et ses premières œuvres à l’échelle architecturale en 1994.
En 1996, il réalise des sculptures monumentales en Allemagne à Braunschweig avant de rejoindre le Centre des Métiers du Métal à Hambourg où il séjourne jusqu’en 2000. Après un détour par la Croatie de 2002 à 2004, il installe son atelier au Pontet .
La poésie habite l’œuvre de Raphaël Mognetti et le regard qu’il porte sur le monde.
Sensible aux relations spatiales et mémorielles, Raphaël Mognetti privilégie des créations pour des lieux, des événements ou des personnes. Il apprécie les rencontres et les collaborations artistiques avec des musiciens, des écrivains ou des plasticiens.
Elisabeth masson-Borot
Face à la nature, percevoir l’invisible.
Il y a une dimension sacrée qui peut être même dans le plus simple des lieux. Il y a des ressentis qui nous échappent.
La connexion avec la nature s’établit spontanément, comme une force invisible, une énergie particulière, proche du sacré.
Cette force non tangible me pousse à traduire les sentiments qui m’habitent dans cet échange avec la nature.
Je fais partie de cette nature et je sens une puissance qui va au-delà de moi. Il n’y a pas de narration, de description.
Je cherche, avant tout, à exprimer ce qu’un paysage, quel qu’il soit, fait remonter en moi, mon ressenti.
Retranscrire mes émotions en un seul instant et aller à l’essentiel.
L’expression du lieu est alors habitée, construite par ce ressenti qui
en devient la ligne directrice.
On peut être émerveillé par un panorama grandiose,
on peut être envouté par le bruit de l’eau, la caresse du vent,
on peut être saisi d’effroi ou subjugué par la puissance d’une cascade, on peut être attiré par un gouffre,
ou envouté par une perspective infinie ou une brume montante …
Il y a mille et une façon de percevoir un paysage,
et dans mes réalisations je tente simplement d’exprimer ce que le paysage me transmet avec force ou finesse. Pour ceci j’utilise différents médiums, peinture, pigments, collage qui vontentériner mon sentiment émergeant.
Joël lemercier
On peut considérer qu’il y a trois types de sculpteurs : le modeleur, le tailleur et l’assembleur. Le modeleur construit son monde autour de lui à
partir d’un noyau d’argile.
Le tailleur va chercher ce qu’il y a à l’intérieur, il doit «creuser la question».
L’assembleur réunit dans une nouvelle architecture, les éléments au départ éparpillés. Ces démarches se complètent comme les phases d’une respiration: l’inspire et l’expire, vers l’intérieur, vers l’extérieur. Le souffle vital.
Pour réaliser mes créations je mets en oeuvre ces trois mouvements, veillant avant tout à la simplicité des formes, à la précision des lignes. C’est une recherche, un travail pour tenter de se rapprocher un petit peu de cette réflexion de Constantin Brancusi : «Ce n’est pas l’oiseau que je sculpte, mais le vol.»
Mes personnages représentent des formes symboliques qui témoignent de la necessité de rester debout comme une réponse aux tentations de soumission.
Longilignes, ils s’élèvent à la recherche d’une légèreté nécessaire au mouvement, à la vie.
MICHEL POZZETTO
Bonjour, je suis l’outil !
Moi, l’outil indispensable pour aider les hommes à vivre et à travailler, j’ai beaucoup coupé, tranché, biné, bêché, sarclé, façonné …
Et puis… j’ai été usé, vidé de toute ma force, de ma vigueur, de ma robustesse, de ma substance, puis écarté, rangé en état de rouille, oublié et jeté, je ne servais plus à rien pour les hommes.
Ils se sont modernisés !!!
Et voilà qu’aujourd’hui je suis droit, avec un visage qui pourrait être le visage de celui qui me tenait par le manche.
Je participe en plein dans cette œuvre. Qui l’aurait cru ! Que tous ces gens en habits de ville viennent me voir, me reconnaître, moi l’outil… L’oublié.
Je deviens important et même dans les journaux on parle de moi, en habits des champs. On me prend même en photo ! Il y en a qui me reconnaissent mais, si je suis là, c’est pour vous rappeler et vous interroger sur ce qui s’est passé avant, et avec quels outils vos familles travaillèrent et vécurent.
Je ne veux pas vous donner de leçon, je voudrais qu’à l’avenir vous regardiez les outils différemment et que, dans les moments difficiles de la vie, mis en état de rouille, quelqu’un puisse vous ramasser pour vous redonner la vie.
Signé : L’outil
Franck lami
Les douze travaux d’HerCULE
Récit mythologique, mais aussi quête initiatique, voyage au centre de notre terre à la fois culturelle, religieuse, mystique et philosophique. Recherche d'une éternité et de ses symboles, les douze travaux d'Hercule/Héraclès n'ont jamais cessé de nous transporter, nous embarquer, nous faire rêver, nous stimuler, dans des lieux à la fois si lointains et si proches de nous.
Héraclès, héros pris en otage dans les vicissitudes des dieux, trompé par Héra, tue dans un accès decolère femme et enfants. Commence alors un long et dur périple, dicté par son ennemi Eurysthée, l'amenant à réaliser douze travaux extraordinaires. C'est dans sa quête de rédemption, et par sa transcendance, qu'Héraclès accèdera au pardon, et à l'immortalité.
Ma démarche a été à la fois simple et compliquée : simple pour le comment, compliquée pour le pourquoi.
Mon travail a consisté à découper quelques feuilles de papier au même format (12x16cm), et de les mettre sous presse en y incorporant sur le tout un cylindre faisant sur chacune d'elles une plus ou moins forte emprunte circulaire, tout en incorporant divers jus très liquides d'encre de chine et de gouache. Le hasard ayant fait son œuvre (ou le destin ?). Certaines "bases" ont été alors sélectionnées et réinvesties à l'aide de diverses techniques, afin de dompter certains aléas, et créer douze "icones" évoquant chacune les douze épreuves imposées au demi-dieu en quête de rédemption.